Tégénaire

Tégénaire Géante (Simon 1875)

Famille : Angelenidae                Habitat : sous-sol, caves, maisons                  Toxicité : Venin peu actif

Localisation : Europe, Amérique du nord

Description et commentaires: Les mâles mesurent de 6 à 9 mm et les femelles de 7,5 à 11,5 mm. Les femelles atteignent une envergure de 50 mm. La tégénaire domestique vit dans les zones sombres des maisons. Elle se rencontre souvent dans les pièces les plus communes telles que la chambre ou la salle à manger contrairement à d’autres espèces que l’on trouve plus dans les garages, caves et greniers.

Araignée très commune de nos habitations, Tegenaria domestica est une araignée parfaitement inoffensive qui ne représente pas de danger pour l’espèce humaine. Aucune publication scientifique ni médicale ne fait état d’une morsure directe d’une araignée du genre Tegenaria sur l’homme. Particulièrement craintive et docile comme sa cousine de plus grande taille Eratigena atrica, cette espèce cherchera toujours à fuir même acculée ou provoquée. 

La tégénaire domestique est solitaire et nocturne. Elle vit sur des toiles en formes d’entonnoirs qu’elle refait chaque nuit. Il lui arrive parfois de sortir de sa toile pour chasser si elle est affamée mais en général elle chasse les proies qui se trouvent sur sa toile, la faisant ainsi sortir de sa toile pour la mordre puis la porter à sa cachette pour lui injecter des enzymes qui servent à ramollir la proie, car les araignées ne peuvent pas mâcher, et la dévorer. 

Lorsqu’un mâle cherche à s’accoupler, il touche la toile de la femelle à l’aide d’une de ses pattes en faisant un rythme régulier, indiquant ainsi à la femelle qu’il n’est pas une proie. Si la femelle sort il prend la fuite mais si elle ne sort pas, il rentre et lui injecte du sperme à l’aide de ses pédipalpes (les sortes de petites pattes à l’avant). Après l’accouplement, il y a trois possibilités : 

  1. la femelle attaque le mâle (le plus souvent) : le cas de cannibalisme sexuel est rare; 

  2. le mâle part de la toile sans se faire attaquer (assez rare) ; 

  3. la femelle accepte le mâle et ils vivent en couple (extrêmement rare).

Après quelques jours de gestation, la femelle pond des centaines d’œufs qu’elle protégera. 

 

 

Tégénaire des champs (Walckenaer 1802)

Famille : Angelenidae                Habitat :Les pelouses, milieux rudéraux                Toxicité : Venin peu actif

Localisation :  Europe, Asie Centrale, Amérique du Nord

Description et commentaires : La taille du corps n’excède pas 9,5 à 16,5 mm chez la femelle adulte pour 7 à 13,5 mm chez le mâle. Le sternum de cette espèce est particulièrement caractéristique avec une large bande médiane qui se rétrécit fortement à l’extrémité postérieure. Par ailleurs, ses pattes sont plus claires que celles de sa cousine Tegenaria domestica. Elle est une proie naturelle de Tegenaria parietina et, dans une moindre mesure, de Tegenaria atrica qui sont courantes dans les foyers d’Europe du nord. Elle n’est pas une hôte habituelle des maisons. 

Considérée comme totalement inoffensive en Europe, cette espèce est pourtant soupçonnée de pouvoir s’attaquer à l’homme aux États-Unis. Dans l’imaginaire collectif, sa morsure provoquerait ainsi des nécroses tissulaires souvent accompagnées d’autres symptômes (nausées, maux de tête résistant à l’aspirine…), pathologie connue sous le nom de tégénarisme. Cependant, il s’agit bien de la même espèce T. agrestis sur les deux continents et si le venin de la femelle est effectivement plus puissant que celui du mâle, il n’y a aucune différence en fonction de la provenance de l’araignée. L’injection sous-cutanée de venin ne provoque d’ailleurs pas de nécrose. 

Aucun article scientifique ni médical ne recense de morsure directe de tégénaire, l’araignée étant accusée a posteriori du fait de sa simple présence dans la maison du patient. Les cas de tégénarisme sont rapportés par la presse qui verse dans le sensationnalisme.

 
De façon plus surprenante encore, des envenimations nécrosantes de la peau ont parfois été attribuées à des morsures de
Tegenaria agrestis dans des zones où l’araignée n’a jamais été observée alors que les causes possibles de dermatites sont nombreuses (virus, champignons, eczéma, maladie de Lyme…) . Un cas suspect a été documenté : une patiente a senti une douleur à la jambe, a retrouvé un cadavre de Tegenaria agrestis dans ses vêtements et a développé un œdème à la jambe. Mais les analyses médicales ont révélé que la patiente souffrait en fait d’une thrombophlébite. Enfin, Eratigena agrestis ne se montre pas agressive même menacée ou acculée. Pour ces multiples raisons, cette araignée, comme ses cousines Tegenaria domestica ou Eratigena atrica, est considérée d’un point de vue scientifique comme totalement inoffensive pour l’homme.